L’actionnaire non-actif dans l’entreprise familiale:
Le vilain petit canard ou le partenaire indispensable lors de la transmission de la société ?
Deminor a organisé le 3 décembre 2015 au Musée de Deinze et du pays de la Lys, une soirée-débat sur le thème « L’actionnaire non-actif dans l’entreprise familiale: le vilain petit canard ou le partenaire indispensable lors de la transmission de l’entreprise ? ». Participaient au débat nos invités Barbara Torfs de Torfs Schoenen, Matthieu Boone, Président du conseil d’administration de Lotus Bakeries, avec comme maître de cérémonie et modérateur Bernard Thuysbaert, Managing Partner de Deminor.
En tant que bureau de conseil et d’assistance aux actionnaires et administrateurs, Deminor organise régulièrement des soirées-débat très animées, avec des entrepreneurs et pour les entrepreneurs. Nous sommes heureux d’avoir pu constater que ce thème de l’actionnaire non-actif dans l’entreprise familiale ait récolté un si vif succès.
Lorsque Deminor conseille des PME ou des sociétés familiales dans le cadre de la transmission ou du rachat de la société, dans le contexte d’un règlement de conflits entre les actionnaires ou lors de la vente d’une participation minoritaire, nous remarquons que les entrepreneurs veulent en savoir plus sur l’approche et la démarche de Deminor. Durant nos interventions, nous cherchons des solutions sur mesure et nous essayons d’aligner les intérêts entre les actionnaires, le conseil d’administration et le management, tout en conservant une séparation suffisante entre les intérêts de la famille et les intérêts de l’entreprise.
C’est avec grand plaisir que nous tenons à résumer ici le débat entre Barbara Torfs et Matthieu Boone. Ces derniers ont animé avec enthousiasme la discussion, avec beaucoup de conviction et de passion.
Notre première question : Comment voyez-vous le rôle de l’actionnaire dans une entreprise familiale? Y a t-il une distinction entre les actionnaires actifs et non-actifs?
Barbara Torfs a indiqué que la participation, l’engagement et l’intérêt des actionnaires non-actifs sont la clé du succès dans son entreprise familiale. Tout le monde doit avoir le regard porté vers la même direction. Tous les membres de la famille doivent se rallier derrière les mêmes valeurs. C’est précisément pour ces raisons que la famille Torfs a travaillé intensément à la rédaction d’une charte familiale.
Matthieu Boone a quant à lui également souligné l’importance des actionnaires (minoritaires) qui, en temps de crise ou lors de la transmission de l’entreprise, participent à la prise de décisions importantes.
Par la suite, nous nous sommes intéressés au « système de branches » au sein des entreprises familiales.
Tant chez Torfs Schoenen que chez Lotus Bakeries, les familles ont choisi un système où chaque branche familiale dispose d’un représentant au sein du Conseil d’Administration. Deminor constate que certaines familles décident même parfois de faire entrer la génération suivante dans les organes de gestion de la société. D’autres familles préfèrent abandonner le système des branches, et partir d’une répartition des pouvoirs en fonction des pourcentages détenus par chacun, ce qui évite le clivage qui peut à défaut persévérer de générations en générations.
Ensuite, nous avons abordé l’implication des membres actifs de la famille au sein de la société.
Sur ce point, Lotus Bakeries a adopté une politique très différente de celle au sein de l’entreprise Schoenen Torfs: chez Torfs, les membres de la famille peuvent être actifs à tous les niveaux. En revanche, chez Lotus Bakeries, ils peuvent uniquement travailler à un niveau de direction. Matthieu Boone a expliqué pourquoi cette règle avait été mise en place ainsi que le conflit qui se poserait tôt ou tard entre les membres de la famille, lorsque l’un d’entre eux travaille à un niveau inférieur, et qu’il y a un potentiel conflit avec les dirigeants.
Quant à elle, Barbara Torfs a donné plus d’explications sur la politique d’ouverture au sein de la société Schoenen Torfs. Les candidatures des membres de la famille pour des postes inférieurs sont traitées par les équipes en charge des ressources humaines, et ceci au même titre que des personnes externes à la famille.
Enfin, nous avons abondamment parlé de la charte familiale comme outil d’alignement des intérêts entre actionnaires et pour fournir une information adéquate et une transparence suffisante.
Selon Matthieu Boone, les actionnaires non-actifs doivent à la fois être liés émotionnellement et rationnellement à la société. Emotionnellement en renforçant le sentiment de fierté en tant qu’ambassadeur de la société car l’actionnaire non-actif fait partie intégrante de l’entreprise familiale ; rationnellement grâce par exemple à une bonne politique de dividende.
En conclusion, nos invités ont confirmé que l’alignement des intérêts, entre d’une part les actionnaires, les administrateurs et la direction et d’autre part la famille, la société et ses actionnaires, est un élément essentiel à la réussite du projet d’entreprise. C’est pourquoi il est si important d’augmenter la transparence, la communication et la participation des actionnaires (minoritaires), y compris ceux qui ne sont pas actifs dans l’entreprise. Il est aussi opportun d’anticiper la succession à intervenir au sein du management, le transfert des actions à la génération suivante et la possibilité (ou non) de vendre des actions si certains actionnaires le souhaitent. Il s’agit d’une condition sine qua non pour la création d’une valeur durable dans une entreprise.
Ci-dessus, vous aurez pu découvrir une photo d’ambiance avec les orateurs et en toile de fond le célèbre tableau «De Bietenoogst» d’Emile Claus.
Si vous avez des questions concernant notre conférence, ou souhaitez recevoir nos invitations à l’avenir, n’hésitez pas à nous contacter au +32 2 674 71 10 ou par email à info@deminor.com.
