Le 11 mars 2020, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a qualifié l’épidémie de coronavirus de pandémie. Suite à cette annonce, les pays du monde entier ont implémenté des mesures spécifiques dans l’optique de ralentir la propagation du virus. Malgré les moyens mis en œuvre pour lutter contre le Covid-19, la pandémie de coronavirus a eu un impact significatif sur notre santé, notre société et notre économie en général.
Huit mois plus tard, nous sommes en mesure de faire un premier bilan de la situation et de fournir une analyse financière des secteurs les plus impactés par le Covid-19.
Analyse de la performance des indices sectoriels européens
Le tableau ci-dessous décrit la performance (hors dividende) des indices sectoriels européens issus du STOXX Europe 600 entre le 3 février et le 15 octobre 2020.
| Secteur | Performance |
|---|---|
| Technologies de l’information | 9,2 % |
| Matériaux | 1,0 % |
| Santé | -5,0 % |
| Industrie | -6,5 % |
| Services au collectivités | -6,7 % |
| Biens de consommation de base | -8,3 % |
| Consommation discrétionnaire | -8,4 % |
| Services de télécommunication | -19,2 % |
| Immobilier | -20,4 % |
| Finance | -29,6 % |
| Énergie | -38,7 % |
Source: Refinity Eikon, sur base des indices sectoriels STOXX Europe 600 entre le 03‑02‑20 et le 15‑10‑20
Globalement, on observe une tendance à la baisse pour la plupart des indices sectoriels, certaines industries étant par ailleurs plus impactées que d’autres.
Les indices liés à l’énergie, au secteur financier et à l’immobilier ont été les plus affectés avec une baisse respective de -38,7 %, -29,6 % et -20,4 %. Celle-ci s’explique principalement par les mesures de confinement qui ont été prises partout dans le monde.
Secteur de l’énergie
En ce qui concerne l’industrie de l’énergie, le confinement généralisé qui s’est étalé sur les premier et deuxième trimestres 2020 a fortement réduit le niveau d’activité. L’implémentation du télétravail à grande échelle ou encore la faiblesse du secteur aérien ont lourdement pesé sur la demande pétrolière, ce qui a engendré un effondrement du prix du pétrole. Ainsi, le baril de Brent est passé sous la barre symbolique des 20 USD le 21 avril, ce qui n’était plus arrivé depuis près de 20 ans.
Secteur financier
Malgré l’arrivée massive de nouveaux investisseurs à la recherche de bonnes affaires pendant le confinement, le secteur financier a particulièrement souffert durant les huit derniers mois. D’une part, l’environnement des taux bas, favorisé par les politiques accomodantes des banques centrales, a exercé une pression significative sur les marges des banques commerciales (voir à ce sujet notre article dans La Libre). D’autre part, les banques ont constitué des provisions pour créances douteuses afin de tenir compte du risque accru de faillite engendré par la pandémie de coronavirus. Les quatre grandes banques actives en Belgique (KBC, ING, Belfius et BNP) ont enregistré à cet égard des provisions pour un montant de plus de 2 milliards EUR au cours du premier semestre.
Secteur de l’immobilier
Le secteur de l’immobilier vient clôturer le triste podium des industries les plus durement touchées par la pandémie. Bien que le marché de l’immobilier logistique ait démontré une certaine résilience, qui s’explique notamment par le développement de l’e-commerce, la crise sanitaire a eu des répercussions significatives sur le marché de l’immobilier de bureaux et de l’immobilier commercial. La mise en place du télétravail et l’implémentation de mesures de distanciation sociale au bureau ont poussé les entreprises à repenser l’organisation de leurs espaces de travail, ce qui a fortement ralenti l’activité d’immobilier de bureaux. La fermeture et la réouverture sous condition des magasins, la diminution du tourisme et l’accélération de l’e-commerce ont, quant à elles, mis l’immobilier commercial sous pression
Secteur des technologies de l’information
De son côté, le secteur technologique a su pleinement saisir les opportunités nées de la crise sanitaire, qui a joué un rôle d’accélérateur de changement. Dans le monde professionnel, le télétravail et le recours massif aux vidéoconférences ont gonflé l’utilisation des applications de visioconférence. Dans la sphère privée, ce sont les valeurs « Stay at Home » ‑ comme la plateforme de streaming Netflix ‑ qui ont eu le vent en poupe pendant le confinement.
En bref
La pandémie de coronavirus a eu un impact significatif sur l’économie globale au cours des huit derniers mois. Les effets de la crise se sont toutefois répandus de manière hétérogène à travers les différentes industries. Ainsi, certains secteurs tels que l’énergie, la finance ou l’immobilier ont été durement touchés alors que d’autres ont pleinement profité des opportunités de la crise, comme les technologies de l’information. Reste à voir si les conséquences du deuxième confinement seront tout aussi dramatiques pour notre économie.
